Zelenka – Galuppi – Hasse

Miserere de Zelenka, Magnificat de Galuppi, messe en ré mineur de Hasse. Un répertoire inédit à ce jour en France. Des perles de la seconde moitié du XVIIIe à découvrir.

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Ce disque a la particularité de remettre en honneur trois grands compositeurs du XVIIIème dont au moins deux, Hasse et Galuppi, connurent de leur vivant un succès phénoménal, gloire et richesse, une réputation internationale, à un point tel que rien ne semblait pouvoir se faire sans eux. Et pourtant à leur mort, ils tombèrent presque immédiatement dans l’oubli. Ils représentaient à leur époque une nouvelle esthétique post-baroque que l’on qualifie de style galant.

Les trois œuvres présentées sont des œuvres rares et illustrent la musique sacrée de ces bouillonnants compositeurs qui ne cessèrent, parallèlement à leur activité opératique principale, d’écrire pour Dieu, havre de paix, de repos et de méditation.

Le Miserere de Jan Dismas ZELENKAest d’une construction étonnante. La première audition date du 1er avril 1731 et fut jouée dans sa version originale qui correspond au mouvement 2 de la partition actuelle. Zelenka utilise comme matériau musical un ricercare pour orgue de Frescobaldi, écrit un siècle plus tôt, et fait se dérouler dans ce mouvement tout le texte du long psaume 50, les trois voix du dessus récitant toutes les paroles et évoluant sur un cantus firmus à la basse, lequel répète inlassablement la demande de pitié; mouvement particulièrement original! Zelenka remania sa partition pour une deuxième exécution l’année suivante, en y ajoutant 5 nouvelles parties. Coup de génie ! L’œuvre commence dès lors par une impressionnante introduction où le chœur et l’orchestre semblent trembler, véritable trouvaille d’un effet saisissant, avec ses chromatismes et sa pulsation presque obsessionnelle. Après la deuxième partie vient une aria sur Gloria Patri, belle mélodie au caractère enjoué correspondant au goût napolitain de l’époque et qui détend l’atmosphère, suivi d’une pièce pour chœur et orchestre, une reprise du second mouvement (sur Sicut erat), l’œuvre se concluant par un fragment du Miserere saisissant entendu au début. C’est une oeuvre forte et violente, qui dérouta lors de sa création.

Miserere, mouvement 1

Le Magnificat de Baldassare GALUPPIest tout à fait dans la lignée des œuvres avec chœur de Vivaldi. C’est une œuvre de la maturité, pleine de tension où alternent une magnifique écriture chorale et le bel canto comme en témoigne le très inspiré Esurientes pour violon et soprano, le Sicut locutus est et l’émouvant début du Gloria Patri, où la soprano alterne avec le chœur et l’orchestre.

Esurientes, mouvement 2, solo soprano et violon

La Messe en ré mineur de Johann HASSEpour soprano, alto, ténor, chœur et orchestre fut écrite à l’occasion de la consécration de l’église catholique de la cour de Dresde en 1751. L’œuvre est de vaste dimension et semble organisée autour de son Gloria particulièrement développé. C’est une œuvre dense et profonde, où Hasse utilise des procédés propres à la musique baroque : tensions chromatiques et syncopes comme dans le Kyrie, effets orchestraux, contrepoint, écriture syllabique du chœur s’opposant aux coloratures des solistes, dont les parties sont écrites dans le plus pur style galant, comme en témoignent le Domine Deus chanté par la soprano ou le Qui tollis élégiaque du ténor. Il se dégage de cette messe pleine de contrastes une atmosphère très particulière.

Kyrie

Gloria

Et incarnatus

Sanctus

Trois œuvres rares qui font un concert au répertoire exceptionnel. A écouter absolument!

Alain MAUREL

Choeur de St-Nicolas
Ensemble instrumental Janua Caeli
Direction: Vincent Lecornier
Soprano : Evelyne Brun (Voir le blog)
Alto : Alexandra Lupidi
Ténor: Pascal Bourgeoi