Requiem de Heinichen

Miserere de Hasse et Requiem de Heinichen. Un répertoire inédit à ce jour en France. Des perles de la seconde moitié du XVIIIe à découvrir.

14,90

En stock


Faire sortir de l’oubli de grands compositeurs du XVIIIème siècle, exhumer des œuvres rares, pratiquement jamais jouées de nos jours est l’une des tâches qui nous tient particulièrement à cœur et qui fut une fois de plus le fil conducteur de ce concert. Avec le Miserere de Hasse et le Requiem de Heinichen nous sommes en présence de deux magnifiques partitions du patrimoine religieux, comme il s’en écrivait tant à cette époque de façon constante et naturelle, tant les compositeurs étaient rompus aux affaires de Dieu et à l’expression de leur foi.

Le Miserere en do mineur pour solistes, chœur, orchestre et basse continue date de 1728, à l’époque où Hasse était maître de chapelle aux Incurabili à Venise et compte parmi les œuvres les plus célèbres de Hasse. Joué très fréquemment à l’époque, il en subsiste beaucoup de copies en Italie et en Allemagne. Ce fut un véritable succès tout au long du XVIIIème siècle où il était exécuté dans de nombreuses églises pendant la Semaine Sainte.

L’œuvre est divisée en 8 parties où alterneront chœur, orchestre et parties solistes. C’est une partition très paradoxale, caractéristique du style de Hasse, de cette musique galante que le compositeur pratiqua pendant 40 ans et qui va se trouver confrontée à un texte intense à l’opposé de toute afféterie. Saisi par la profondeur et la fulgurance de ce psaume 50, Hasse nous plonge dès le premier verset Miserere dans un climat dramatique reflétant toute la détresse du pécheur demandant pardon à son Créateur. Syncopes, chromatismes, chaque phrase va être soulignée musicalement de façon très expressive.

Miserere

Ecce enim

Libera me, duo

Le Requiem en mi bémol majeur, pour solistes, chœur, orchestre et basse continue.

Composé à la mémoire de l’empereur Joseph 1er, père de l’archiduchesse Maria Josapha, ce Requiem fut exécuté « nel giorno del defunto imperatore » en 1726 comme le mentionne Heinichen sur la partition autographe datée du mois de mars 1726. L’œuvre sera reprise l’année suivante ainsi que le 26 avril 1729, peu de temps avant la mort du compositeur. Les messes de requiem écrites par Heinichen et Zelenka pour la Cour de Dresde étaient essentiellement des messes anniversaires pour tel ou tel membre de la famille princière. La chronique des Jésuites de Dresde mentionne, pour la seule année 1725, l’exécution de 95 messes et 15 messes de requiem. Des 3 requiem que Heinichen écrivit, un seul fut joué pour des funérailles, à l’occasion de la mort du premier enfant du couple princier en 1720.

Grande et sobre prière des derniers instants apaisés, sans la moindre angoisse, où l’homme manifeste joie et confiance de retourner au Père, ce Requiem est une magnifique partition, fort propice au recueillement. Ici nulle emphase, ni effets spectaculaires. Et pourtant que de richesses et d’inventivité ! Contrastes entre style ancien et moderne, emploi de différents types d’écriture, fugue, motet (Lacrimosa), parties homophones du chœur alternant avec des parties solistes particulièrement ciselées, travail sur la couleur orchestrale et la dynamique, Heinichen écrit une partition d’une grande homogénéité, un fondu-enchaîné très particulier où plain-chant et éléments de facture moderne vont s’agréger de façon complètement cohérente.

Kyrie

Dies irae

Quid sum miser

Sanctus

Benedictus

Deux œuvres rares qui font un concert au répertoire exceptionnel. A écouter absolument!

Alain MAUREL

Choeur et orchestre de St-Nicolas
Direction: Vincent Lecornier
Soprano : Evelyne Brun
Alto : Emmanuelle Heim
Ténor : Marc Valero
Basse : Alain Herriau

CD DDD – 74 minutes